31 Janvier 2025 à partir de 12h Mobilisation pour sauver le service de Prévention spécialisée de Villefranche sur Saône


« Paix, santé et luttes fructueuses » : telles sont les vœux de Laetitia Houssaye, secrétaire générale de l’union locale CGT Villefranche Beaujolais Val de Saône, pour le territoire en 2025.
C’est dans les locaux caladois du syndicat à la Bourse du travail que celle qui entame son deuxième mandat à ce poste a exprimé les attentes et les enjeux de la CGT beaujolaise vendredi 10 janvier.
Aux côtés de Michel Catelin, ancien secrétaire général de l’union locale retraités devenu chargé de communication et de relations presse, elle est revenue sur les combats à mener en 2025, qui ne vont pas manquer en Beaujolais.
S’attaquant d’abord à l’accès aux soins dans le territoire, le bilan dressé par Laetitia Houssaye est peu reluisant.
Pénurie de médecins traitants, urgences saturées, manque de personnel… « C’est une situation qui n’est pas nouvelle et nationale mais on la ressent tout particulièrement cette crise de la santé ici en cette période épidémique hivernal où plusieurs virus comme la grippe circulent, souligne la secrétaire de l’union locale. Ça devient inquiétant quand on voit que des gens se retrouvent à attendre 8 ou 9 heures dans un brancard faute de chambres parce que des lits ont dû être fermés ».
Un accès aux soins compliqué qui pénalise tout particulièrement les publics les plus précaires, « car tout le monde n’a pas les moyens d’aller dans le privé », rappelle Laetitia Houssaye qui déplore notamment la fermeture du centre de soins dentaires de la CPAM à Villefranche.
Une problématique encore plus marquée dans la capitale du Beaujolais dont le taux de pauvreté atteignait 25 % en 2021 selon les derniers chiffres de l’Insee, contre 14,5 % à l’échelle nationale.
Pour Michel Catelin, ces difficultés sont « en lien direct avec la réalité du chômage, la précarité des emplois, avec beaucoup de temps partiels imposés, notamment chez les femmes. La pauvreté est une réalité qu’on ne veut pas voir dans notre territoire ».
Après avoir épluché les chiffres du chômage fournis par France Travail des quatre communes du territoire couvert par l’union locale – Villefranche, Belleville, Gleizé et Anse – il constate une augmentation de 2,4 % du nombre de chômeurs toutes catégories confondues, « alors que cette augmentation n’est que d’1,9 % dans le Rhône et d’1,8 % dans la Région », souligne le syndicaliste.
Il souligne l’importance de prendre en compte toutes les catégories de chômeurs en compte et non pas seulement ceux de catégorie A, soit les demandeurs d’emploi ne possédant pas de travail et n’ayant eu aucune activité, comme c’est le cas dans de nombreuses analyses.
« À Villefranche par exemple, si on ne compte que les catégories A, 40 % des chômeurs disparaissent de la sphère grand public », explique Michel Catelin.
Dans son analyse du territoire, il enregistre une augmentation de quasiment 15 chômeurs par mois sur le territoire. Et cette situation en termes d’emploi pourrait s’aggraver dans les mois à venir. « Il y a beaucoup de prestataires à Villefranche, donc si de grosses entreprises ferment, il y aura un impact ici », souligne Laetitia Houssaye. La CGT est dans une phase de vigilance sur plusieurs enseignes comme Gifi, actuellement en grande difficulté financière.
Au-delà de ces entreprises de taille importante, beaucoup de salariés de petites entreprises du territoire sollicitent actuellement l’union locale. « Depuis la reprise, on reçoit énormément d’appels de salariés pour des licenciements abusifs, de la discrimination ou du non-paiement : ça ne désemplit pas », constate la secrétaire générale, qui annonce que la pression syndicale sera maintenue sur ce sujet comme sur les autres combats de la CGT.